Verne Jules (1828-1905)
Voyage au centre de la Terre (1864)
Critique
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Vingt Mille Lieues sous les mers (1869)
Annotation
Qu'est-ce que Vingt Mille Lieues sous les mers ? Un voyage de 80 000 km au bord du Nautilus. Une magnifique odyssée avec le professeur Aronnax, un scientifique spécialiste des fonds marins et Conseil, son (très) fidèle valet qui connaît par cœur la classification des espèces marines mais aussi Ned Land, un pêcheur canadien gaillard, téméraire et plus sanguin que ses deux autres compagnons. Mais c'est surtout avec le Capitaine Nemo, un homme ayant fui la civilisation grâce à son sous-marin, un homme au passé mystérieux et énigmatique ou encore un homme intelligent, gentleman, élégant mais assez froid. Les trois premiers hommes cités sont emprisonnés après avoir tenté de chasser (en pensant que c'était un monstre) le Nautilus. Mais c'est une prison dorée, dans laquelle ils sont des hôtes privilégiés car ils découvrent les secrets enfouis des abysses, ceux qu'aucun humain appart l'équipage du Nautilus, ne verra jamais dans sa vie.
Pour le plus célèbre des Voyages extraordinaires, Jules Verne prouve tout son talent pour l'utilisation d'un style poétique au langage scientifique. En effet, il y a une rigueur encyclopédique qu'impose l'écrivain mais avec des élans romantiques, pour laisser toujours un prétexte au rêve et à l'imaginaire. Car ce voyage est digne d'une odyssée homérique, entre chaque moment très réaliste soucieux de vraisemblance, il y a des péripéties dignes d'une fable mythologique. L'écrivain fait la synthèse entre deux styles qui sont en apparence incompatibles, une écriture très didactique avec de nombreuses informations techno-scientifiques et une écriture hugolienne avec son harmonie et son lyrisme.
De ce fait, Verne écrit l'un de ses romans les plus personnels car cette œuvre interroge la place même de l'hommage à son art et la continuité artistique que l'artiste prolonge pour celui-ci. Aronnax est Jules Verne, un savant dont il prête son visage dans les dessins iconographiques du livre. Il s'émerveille dans ce véritable musée aquatique mais prend peu à peu conscience de la monstruosité de Nemo. Ce dernier est un veuf inconsolable, un vengeur aimant tellement l'océan, qu'il est prêt à faire couler tous les navires que son équipage croise. Il est en même temps l'homme qui fait découvrir toute cette fascination mais il dirige toujours le regard de ses hôtes en fonction de ce qu'il lui convient. Cette ambiguïté permet de mettre un voile secret sur ce personnage et donc de ne pas définir ce livre comme une simple aventure palpitante.
Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1872)
Critique
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