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Les Nuits de Mashhad (2022)
Les Nuits de Mashhad (2022)
À partir d’un fait divers réel, le cinéaste danois d’origine iranienne réalise une traque sous haute tension qui explore les obscurs recoins de Mashhad. Le « tueur-araignée » tisse sa toile tentaculaire dans toute la ville afin de « laver » ses rues de toute infamie qui irait contre la sainteté de celle-ci. Abbasi suit parallèlement la journaliste qui enquête sur le sujet afin de trouver le tueur en série puis ce dernier dans sa vie de famille, mais surtout dans ses rituels morbides. C’est avec un style proche du naturalisme et de la dissection sociale que l’œuvre brasse son récit, en creusant pourquoi l’homme est parvenu à cette pulsion de mort (masqué par une soi-disant mission divine) et comment il a pu créer un mouvement de foule adhérant à sa cause dans une société elle-même monstrueuse. Tout comme le fait de voir la condition des femmes en Iran à travers le personnage féminin, mais également les victimes qui sont des prostituées miséreuses. La violence est donc crue et sauvage, la gravité du ton est immersive et cauchemardesque, l’atmosphère avec ses lumières vénéneuses et poisseuses décuple toute la brutale exploration du Mal et de son origine que l’auteur travaille à partir d’un héritage entre Friedkin et Fincher.
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