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Los Muertos (2004)
Fantasma (2006)
Los Muertos (2004)
Los Muertos va dans la continuité de La Libertad, car le film questionne encore la notion de liberté au sein de son pays. Alors qu'on suivait un bûcheron de la Pampa qui travaillait en totale osmose avec la nature, ici, nous suivons le parcours de Vargas, un homme sortant de prison et s'enfonçant dans l'Amazonie pour retrouver sa fille. On contemple ce voyage sensoriel et minimaliste qu'entreprend Vargas. Le mutisme et les gestes mécaniques de l'ex-prisonnier nous montrent une forme de déterminisme auquel est emprisonné le personnage. Il est un meurtrier et le restera comme le suggère cette scène de fin à la M, le maudit. Le cinéaste argentin avec son style contemplatif, travaille sur la durée pour démontrer avec subtilité : qu'importe notre liberté au sein de la nature, si nous sommes des exclus de la société, nous ne serons jamais libres.
Fantasma (2006)
La fin d'un cycle pour Lisandro Alonso qui avec ce court film réalise une synthèse de ses deux films précédents. Vargas (le personnage de Los Muertos) et Misael (le bûcheron de La Libertad) vont à une séance de cinéma pour voir Los Muertos. Fantasma assume son côté méta et propose une nouveauté dans son cinéma. D'habitude, le cinéaste argentin filmait en totalité dans la nature tandis qu'ici, nous sommes constamment en intérieur. Un film d'attente au ton mutique comme nous avons l'habitude avec le cinéma du cinéaste. Ce dernier pousse encore plus loin son esthétique et réalise des cadrages et des éclairages grandioses à l'intérieur de ce cinéma géant. Un film hypnotisant où Vargas assiste à son propre film tandis que Misael se perd dans les coulisses du lieu. L'auteur continue d'une certaine manière à questionner la notion de liberté, car ce sont deux personnages enfermés et perdus au sein d'un univers qu'ils ne connaissent pas. C'est une oeuvre énigmatique où il est bon d'interpréter à sa manière, mais aussi de se laisser emporter par l'atmosphère contemplative du film.
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