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Chung Kuo, la Chine (1973)
Chung Kuo, la Chine (1973)
En pleine révolution culturelle, Antonioni est envoyé en Chine pour prendre le pouls du pays dans un imposant documentaire où le peuple chinois est au centre de l’attention. Car oui, point d’idéologie ou morale politique, le cinéaste italien préfère se concentrer sur l’Homme(-chinois) et sur ses habitudes, ses gestes, ses regards ou encore son mode de vie. De Pékin à Shanghai, les visages envahissent le cadre de la caméra, les regards sont curieux face à cette équipe de cinéma qui ne juge jamais le pays maoïste. Comme à l’accoutumée, l'espace est au centre du style antonionien et le film n’explique jamais en détail la temporalité ou les lieux des vastes paysages pour donner cette impression de liberté immense. L'œuvre donne à voir une représentation illimitée des Chinois : récitations chantées par des enfants et spectacles, écoles et marchés, monuments et infrastructures, montagnes et campagnes... Même dans la contrainte de l’autorité chinoise, le cinéaste réussit à faire un carnet de notes filmées colossal et traite avec empathie un peuple en mutation permanente sans jamais critiquer directement la politique propagandiste de l'État.
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