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Danse avec les loups (1990)
Horizon : Une saga américaine, Chapitre 1 (2024)
Danse avec les loups (1990)
Avec sa fable pro-indienne et ce nouveau souffle porté au western, Danse avec les loups invite à une aventure éblouissante et humaniste. Totalement ensoleillé, avec une image dorée et une mise en scène jouant avec une longue focale et les grands espaces, l'œuvre provoque un lyrisme tendre et homérique. L’osmose de John Dunbar avec la nature, la terre, les animaux (son cheval Cisco et Chaussette le célèbre loup) puis les Sioux communique un idéal écologique et panthéiste que Costner établit entre lui et le spectateur. Le personnage principal repousse les frontières établies entre les blancs et les Amérindiens pour comprendre leurs codes et leur culture. Ainsi, une émotion puissante s’émane dans la relation entre lui et eux, à voir la découverte des bisons et la magnifique scène de chasse. Le film est une œuvre d’une grande ampleur ethnologique qui exalte le spectateur dans cette peinture historique jusqu’au final crépusculaire qui avale les personnages dans la nature, témoignant la future extinction du peuple Sioux.
Horizon : Une saga américaine, Chapitre 1 (2024)
Costner revient derrière la caméra (mais aussi devant) pour offrir un nouveau western qui s'inscrit dans un grand geste lyrique, ample et épique comme ses œuvres précédentes, mais aussi comme les superproductions chorales des fresques de l'âge d'or du western. Le premier volet de cette saga, comparable à un grand roman américain, expose la variété dense de ses personnages qui se télescopent de façon fluide à travers une multitude d'intrigues et de tissages relationnels. En cela, l'auteur veut multiplier les points de vue et les registres de ton pour mieux raconter l'histoire pionnière de l'Amérique en étant précis dans sa reconstitution, sa beauté naïve, sa violence et ses nuances, mais aussi pour ne jamais perdre la dimension à hauteur humaine de son histoire. C'est pour cela que le film fait le choix d'être au format 1.85 au lieu du Scope, mais aussi pour contredire l'horizon du titre, territoire vierge sur lequel les cadavres sont déjà nombreux.
En se concentrant sur l'extrême ouest et la final frontier dans ce premier épisode qui se déroule en 1853, Costner s'intéresse au choc entre les pionniers et l'altérité primitive du monde sauvage. Il crée un vaste éventail de récits d'hommes et de femmes anonymes, en essayant de comprendre les enjeux et sentiments de chaque camp. Surtout, l'œuvre prend le temps de développer ces intrigues dans de nombreux décors, panoramas et évidemment avec de nombreux protagonistes : siège d'une colonie massacrée par les Apaches, vengeance contre les Indiens, conseil de guerre indien, l'arrivée de l'armée qui préfigure la Guerre de Sécession, une femme traquée par le gang de son mari, long convoi dans le désert, Costner en loup solitaire mutique, mais au bon cœur, qui aide une prostituée et un enfant à fuir des outlaws... L'envergure est donc de mise, appuyée par l'ardeur et le jusqu'au-boutisme de Costner qui se fait sentir dans ce prologue à la force monumentale et mythologique.
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