[Cinéma] HILL George Roy (1921-2002)

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Butch Cassidy et le Kid (1969)


Butch Cassidy et le Kid (1969)

Le western est en plein chant du cygne, devenant peu à peu dépressif, mais des films comme celui de George Roy Hill s'aventurent encore dans l'idée du voyage et du périple renouvelés, ainsi que dans la contemplation des vertus de l'horizon et de sa ligne de fuite comme une seconde chance. Dans ce western embarqué, ce sont deux bandits : le gentil cerveau, qui n'a jamais tiré sur quelqu'un, et le plus rustre, qui est un tireur aguerri. Ces deux rôles sont incarnés par Paul Newman et Robert Redford, deux vedettes qui rivalisent de charme avec un style viril, romantique et décomplexé. Ils ressemblent davantage à des Robin des Bois, et leur amitié sympathique reflète l'état d'esprit du film avec sa désinvolture solaire, gardant un ton enjoué et drôle, mais teinté d'une certaine mélancolie nostalgique.

En effet, leur mode de vie de braqueurs de banque est révolu. Ils sont des figures obsolètes, à l'aube d'un monde moderne qui devient technologique, comme en témoigne l'exemple symbolique de la bicyclette. Ce dernier peut être vu comme un renvoi indirect aux motos des personnages d'Easy Rider, deux autres idéalistes qui désenchantent face aux bouleversements de la société. La vie de Butch Cassidy et du Kid devient une poursuite interminable à travers un État, puis un pays, parfois rapide, parfois lente, faisant de cette cavale le résumé de toute l'existence des deux protagonistes. C'est pourquoi l'ironie ne masque jamais entièrement le ton élégiaque, car c'est la fin de l'aventure libertaire du grand Ouest sauvage.

Pour représenter cette fin d'une époque, le cinéaste s'adonne à de somptueuses pérégrinations picaresques qui prennent le temps de temporiser, parfois accompagnées d'une musique pop anachronique pour souligner la perte de cette insouciance. La tendresse et cette joie apparente ne sont donc qu'une façade, car c'est aussi un film qui interroge les légendes du western. Les deux hommes sont des joyeux irresponsables, confrontés à l'ancienne génération. Les photos sépia du début figent déjà les personnages de cette manière ; ils savent qu'ils ont un nom, mais la peur de voir leurs habitudes bouleversées et de n'être plus rien dans l'inconnu contribue à leur angoisse et à leur perte.


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