Annotations
Hérédité (2018)
Beau is Afraid (2023)
Hérédité (2018)
Le premier long-métrage d’Ari Aster est une œuvre méticuleuse et macabre dans laquelle le cinéaste pousse une famille endeuillée dans ses derniers retranchements. À travers une mise en scène lente et un travail sonore-musical strident, Hérédité impose à ses personnages une malédiction surnaturelle. La force du film est d’accentuer continuellement une tension et une oppression constantes à travers l’espace. Dès le premier plan, Aster met en valeur cette idée en réalisant un très long zoom entre une maquette d’une maison et une pièce à taille réelle. La maquette, constamment présente, illustre le sujet d’Hérédité : un drame familial digne d’une tragédie grecque. Une grand-mère au lourd secret, une mère traumatisée par son enfance, un père craintif et passif, une fille inquiétante et un fils en manque de confiance, qui va subir le sort de la malédiction, composent ce petit théâtre funèbre. Le travail obsessionnel, appliqué et lancinant d’Aster se confronte à un univers sataniste et païen que l’on retrouvera dans Midsommar. Le goût pour le mystère et le fantastique se transmet parfaitement dans la première partie, mais se perd dans une seconde partie trop explicative et saugrenue, bien qu’elle reste maîtrisée.
Beau is Afraid (2023)
Beau is Afraid est une odyssée très tortueuse et dérangeante, entre horreur et comédie noire, rêve et cauchemar, sur l'itinérance d'un homme-enfant qui n'arrive pas à s'émanciper des jupons castrateurs et manipulateurs de sa mère. Malgré les nombreuses idées, comme la façon dont le cinéaste joue entre la réalité et la paranoïa à travers l'espace, l'insertion du comédien dans une très belle et envoûtante scène en animation picturale qui résume la vie d'un homme, et les questions sur l'affiliation œdipienne mère-fils, l'œuvre pèche par son ton trop copieux, redondant et ridiculement grotesque.
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