[Cinéma] BAKER Roy Ward (1916-2010)

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Dr. Jekyll et Syster Hyde (1971)


Dr. Jekyll et Syster Hyde (1971)

Mi-Frankenstein, mi-Jack l'éventreur, mi-horreur, mi-policier, ce Dr. Jekyll de la Hammer qui contient une hybridité surprenante, gagne d'abord en qualité grâce à une atmosphère brumeuse d'un Londres reconstitué drastiquement et de façon minimaliste et claustrophobe. Il plane un mystère glauque et cauchemardesque que Baker sculpte dans une ambiance sinistre teintée d'une lumière blafarde, tirant parfois vers une palette chromatique, surtout lors des meurtres sanglants à la plasticité proche du giallo. La mise en scène est toujours astucieuse, comporte des effets ingénieux et audacieux mêlant tension, élégance et violence graphique, et collant à ce duo dont les transformations dérangeantes ne se font pas sans une certaine sensualité érotique et charnelle. L'ambiguïté sexuelle et psychanalytique se ressent dans la coquetterie fragile d'un Jekyll reclus et obsédé par sa quête d'immortalité, et l'assurance charismatique de Sister Hyde. Elle oppose une guerre des sexes mortelle à l'intérieur d'un seul corps et brasse des thèmes modernes comme l'homosexualité inconsciente, la transformation et identité des corps ou encore le désir de manipulation et de domination, tout cela sans jamais être graveleux.


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