Annotations
The Nice Guys (2016)
The Nice Guys (2016)
L'auteur revient vers ses racines : le buddy-movie, avec un duo improbable et attachant : d’un côté, Ryan Gosling en détective privé maladroit mais intuitif, de l’autre, Russell Crowe en brute épaisse mais sympathique. Le premier atout de l’œuvre est l’ajout d’un troisième personnage : la fille adolescente de March. Plus maligne que son père, elle apporte un enjeu émotionnel entre elle et ce dernier, mais aussi un peps supplémentaire à l’intrigue. L’auteur connaît le secret pour happer son spectateur, en reprenant les codes du film noir et d’enquête pour les détourner avec un humour sulfureux, une désinvolture réjouissante et un burlesque maîtrisé. Il y a tout autant une maîtrise formelle, avec un goût savoureux pour les années 70 dans ses décors, ses costumes, ses couleurs bigarrées et son ambiance old-school, mais aussi dans son rythme jubilatoire et sans temps morts. The Nice Guys est un hommage au cinéma bis et du Nouvel Hollywood, mais aussi une mise en abyme d’un processus créatif où un film pornographique militant cache de lourds secrets d’un État mafieux et corrompu. La (re)construction du style va de pair avec le deuil du père et de sa fille, mais aussi d’un cinéma d’antan dont Black ravive la flamme pendant un instant.
Écrire commentaire