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Un thé au Sahara (1990)
Un thé au Sahara (1990)
Un thé au Sahara pourrait se hisser entre la fresque mélodramatique et hollywoodienne à la David Lean et le cinéma poétiquement anthropologique de Pasolini. En effet, c'est un film fiévreux et exotique sur deux êtres artistes qui ont perdu le désir de créer, mais aussi le désir d'aimer. Ils veulent guérir de leur crise sentimentale en entamant un voyage initiatique dans la beauté profonde et énigmatique du désert, mais ce dernier offre seulement une dérive dans un mirage. Le cinéaste observe de façon aérienne la fin de ce couple dans un road movie interculturel. Il compose des tableaux éblouissants remplis d'une imagerie mémorielle avec un ample mouvement qui relie les lieux, les escales, les sons, les paysages, les visages, les lumières, les peuples et les routes inconnues pour mieux révéler la part d'opacité de l'Autre. L'Autre, c'est autant la culture mystérieuse et opposée rencontrée par le couple que les sentiments d'amour et d'amitié qui les lient. Dès lors, l'auteur propose une expérience de la différence : ses sujets vont jusqu'au bout d'eux-mêmes (sous une forme de transe maladive pour lui et une imprégnation intime dans la vie touarègue pour elle) pour se retrouver avec la mort ou avec soi-même.
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