[Cinéma] BOGDANOVICH Peter (1939-2022)

Annotations

Daisy Miller (1974)


Daisy Miller (1974)

Loin du contexte du Nouvel Hollywood, Bogdanovich signe une œuvre faussement anachronique et une réflexion élégiaque et mélancolique sur l’interlocution impossible entre l’Amérique et l’Europe. À travers une jeune Américaine candide, espiègle, extravertie, mais aussi émancipée, gracieuse et indépendante, l’auteur offre une histoire d’amour et de malentendu entre elle et un jeune compatriote (le point de vue du récit) : un aristocrate insipide et guindé, ayant perdu son américanité. Ce dernier voit cette image, devenue énigme, lui échapper, car il est trop éteint par une Europe vieillissante, corsetée et aux mœurs trop ritualisées. L’auteur, avec son inspiration fordienne, évoque un retour d’Amérique à l’intérieur d’un récit obsédé par le dialogue entre l’Europe et l’Amérique. Le désir réciproque des deux continents se métaphorise par cette relation, mais il y a une incompréhension où l’échec devient géographique et culturel. La vivacité américaine de Daisy contraste avec cette Europe croulante et sépulcrale. La femme, en plus de faire impulser la mise en scène, représente l’idée d’un cinéma américain d’action pure et directe, contre un cinéma européen de l’arrière-pensée, incapable de comprendre le naturel spontané et sincère de l’Amérique.


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