[Cinéma] BREST Martin (1951-)

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Le Flic de Beverly Hills (1984)

Le Temps d'une week-end (1992)


Le Flic de Beverly Hills (1984)

Eddie Murphy tient à lui tout seul ce long-métrage, manquant, il faut le dire, un peu d’aplomb, d’originalité et d’action. Mais grâce au comédien et à sa confiance excentrique, le rythme ne faiblit jamais. Son rôle de flic virevoltant, qui agace ses supérieurs à cause de ses débordements lors de ses arrestations, brouille la frontière entre truand et policier. On comprend qu’il était lui-même un ancien petit malfrat repenti, d’où l’aspect marginal qu’il maintient. Il ne s’habille pas comme un flic, ne respecte pas les ordres, et fait son chemin en solitaire, mais toujours avec sourire et coolitude. De ce fait, il crée un fort contraste entre les méthodes de Détroit et celles de Beverly Hills (à l’image de ces deux villes antinomiques dans leur ambiance), beaucoup plus carrées et réglementées. Son bagou, son culot et sa mythomanie pour régler les situations sont très jubilatoires, tout comme sa façon de déjouer la surveillance des binômes policiers qui le filent, tout en s’en faisant des alliés attachants. C’est, au final, une œuvre savoureuse et fraîche, dont la décontraction totale, la musique complètement culte et la propreté efficace de la réalisation nous maintiennent dans la bulle solaire des années 80.


Le Temps d'un week-end (1992)

Malgré l’académisme formaté et lisse du film à Oscar, Le Temps d’un weekend (inspiré par le Parfum de femme de Dino Risi) est un conte bien mené sur une amitié improbable, entre un jeune étudiant boursier naïf et sans carrure et un ancien vétéran misanthrope au caractère bien trempé, devenu aveugle par accident. Le personnage incarné par un Al Pacino à l’autorité incisive, mais masquant une sensibilité très magnétique (l'acteur porte le récit sur ses épaules), veut faire une dernière virée sur la route du plaisir avant de se tirer une balle dans la tête. C’est un apprentissage en commun : le jeune homme se cultive de l’autre et s’endurcit à ses côtés, tandis que le second apprend à s’adoucir et à sortir des ténèbres. Le cinéaste garde une élégante sobriété dans son approche, qui ne dégouline pas de bons sentiments, car il n’y a pas de concession entre les deux partenaires, offrant parfois des scènes intenses de confrontation. Le colonel n’hésite pas à humilier l’autre, à le descendre et à être détestable avec autrui. L’œuvre vacille entre la jolie douceur de la relation naissante (collant avec l’ambiance automnale de New York) et une dureté agressive qui cache au fond un désespoir dont le seul moyen pour en sortir est l’honneur, la fidélité, le courage et l’intégrité.


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