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Excalibur (1981)
Excalibur (1981)
Boorman s’attaque à la légende de la célèbre Table Ronde et embrasse ambitieusement tout le cycle arthurien : de la naissance de l’enfant bâtard Arthur à sa mort par Mordred, son fils issu d’une relation incestueuse avec sa sœur sorcière Morgane. De là, nous pouvons voir le parti pris de l’auteur : il ne s’économise pas dans sa représentation du conte populaire en exposant la chair, le sexe, la violence et la mort. Le film jongle ainsi dans une matérialité brute et végétale pour mieux tendre vers un cheminement spirituel et salvateur. La preuve avec les grosses armures scintillantes en argent et en or, l’atmosphère brumeuse et fantastique, les références byzantines et celtiques, les lumières chromatiques et magiques, ou encore la douceur minérale et cristalline d’un onirisme qui peut s’écarter vers une vision ténébreuse et moite. Tout permet de bâtir un recueil sublime, épique et poétique, distingué par des personnages dans une quête mêlant amour, loyauté, guerre et trahison. Enfin, Boorman met en avant les vulnérabilités et l’ironie de ces héros face à la sorcellerie, au chaos et à la terreur, puis il fait naître des épreuves guerrières et mystiques pour ses protagonistes afin de mieux imprégner l’adaptation de ce mythe éternel.
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