[Cinéma] BRAMBILLA Marco (1960-)


Demolition Man (1993)

Sous son acabit de gros film d'action bien musclé, Demolition Man propose une vision intéressante et piquante du futur : un futur totalement lisse, dans un politiquement correct aberrant et très hygiénique. Le film en donne un parfait contraste en réveillant le personnage de Stallone, complètement en décalage et à l'opposé, avec son charisme d'actionner viril des années 80. Le cinéaste s'amuse à détourner les codes du cinéma d'action et de science-fiction pour offrir une vision satirique, comme dans Retour vers le futur II, et en profite pour faire un pied de nez à la période polissée qui émerge dans les années 90. C'est l'intrusion des gros films bourrins et jouissifs dans un monde trop délicat et pacifique, tout en étant la confrontation entre le roc d'hier (Stallone) et le punk outrancier d'aujourd'hui (Snipes). L’auteur joue avec les clichés et les étiquettes pour parler directement au spectateur (à la façon d’un Last Action Hero). Nous sommes comme Huxley (la référence dystopique à Brave New World est claire), une fan du XXe siècle, qui connaît les règles des films d’action et veut être dans l’action comme ses héros. Enfin, l’œuvre dévoile bien que les choses ne changent pas et que la pauvreté et les gourous pleins de pouvoir existent derrière cette propreté suprême et ce bonheur aseptisé.


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